J’ai peur de ma guerre

 

J’ai peur de ma guerre

Dans ma cuisine bunker

 

J’étends mon territoire au bout

C’est à voir cette foire autour de la table

Je suis étendu devant ma bouteille

Comme un bleu devant un rouge

 

J’ai peur de ma guerre

Dans ma cuisine bunker

 

J’écris avec mes grammes

Les yeux en suspension des heures

J’entre les rêves les plus incertains

Mes mains prennent le détour

 

J’ai peur de ma guerre

Dans ma cuisine bunker

 

Un jour c’est sûr j’imploserai

Ou je me pendrai au lustre

Hilare et joyeux d’avoir fait le tour des mots

Et de ma principauté éphémère

 

 

 

Pierre Vandel Joubert 2014

Soubresaut

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La nuit je me vois marcher

Sur le plateau des encres bleues

C’est un style l’idée de tristesse

A travers la terre et la pierre

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Quand je marche dans ma main

Encore deux ou trois

Centimètres de plus    je vois le soleil

Et mon temps qui vieillit

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Je suis mon manteau d’existence

Décidé à fendre la grande forêt

Parcourir les gestes de l’avenir

Un bourgeon contre le goudron

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La nuit je vois le miel incendie

Des jours qui viendront

Au petit matin mon corps amassé

Près d’un arbre    ancêtre des ancêtres

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Dans le bleu    sombre beauté

Et le soubresaut des astres éternels

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Pierre Vandel Joubert 2014